Utiliser ChatGPT de manière optimale
Par Pierre-Étienne Caza, d’Actualités UQAM
À l’image de sa vitesse d’exécution, l’application d’intelligence artificielle ChatGPT s’est répandue de manière exponentielle au cours de la dernière année. À l’UQAM, le personnel enseignant, la communauté étudiante ainsi que les personnes employées s’interrogent, avec raison, sur les bonnes pratiques à adopter pour ne pas rater la révolution en cours.
Au Service des bibliothèques de l’UQAM, on a décidé, il y a quelques mois, de former un groupe de travail sur ChatGPT et les intelligences artificielles génératives. «Nous avons lu sur le sujet, effectué une veille, partagé nos informations et participé à des webinaires pour mieux comprendre l’outil», relate le bibliothécaire Boris Nonveiller, à l’origine du projet avec sa collègue Sophie Trolliet.
Au cours de l’été, le groupe d’une demi-douzaine de personnes a travaillé à la réalisation d’un site web, qui se veut un guide sur ChatGPT et l’intelligence artificielle dans le contexte académique, ainsi qu’à la préparation d’une formation, qui a été offerte les 3 et 16 octobre derniers.
Tôt dans le processus, il a été convenu d’adopter une approche de sensibilisation. «Il ne sert à rien d’interdire ChatGPT. Il faut plutôt en montrer les forces, les faiblesses et les limites», souligne Boris Nonveiller. «Notre objectif est que les étudiants développent des compétences informationnelles avec ce nouvel outil technologique, telles que la recherche d’information et l’évaluation de celle-ci, en cultivant un esprit critique, note Sophie Trolliet. Nous voulons aussi les amener à utiliser ChatGPT de manière légale et éthique en citant leurs sources.».
Un formidable assistant de recherche
Le site web renferme des conseils de base pour utiliser ChatGPT. Les deux bibliothécaires insistent: utiliser l’application pour générer un travail de fin de session constitue une forme de plagiat. Mais on peut s’en servir comme ressource. «Pour réaliser vos travaux universitaires, l’utilisation d’outils technologiques peut faciliter le processus de recherche, d’analyse, de rédaction et de présentation», précise-t-on à cet égard sur la page d’accueil du guide.
On aborde sur le site plusieurs enjeux liés aux outils d’intelligence artificielle générative: biais, exploitation, fausses informations, données personnelles, propriété intellectuelle et environnement. «On y explique en quoi ChatGPT peut être performant – notamment pour la recherche d’information, la rédaction ou l’idéation – et en quoi il est inefficace. Bref, il s’agit de trucs pour utiliser l’application de manière optimale», explique Sophie Trolliet.
Une mauvaise utilisation de ChatGPT, c’est de s’en servir pour générer des informations factuelles, observe Boris Nonveiller. En effet, l’objectif de l’application, avec laquelle on converse, n’est pas de retourner de l’information comme le font les moteurs de recherche, mais de trouver la réponse la plus naturelle possible statistiquement parlant. «C’est plutôt un assistant extraordinaire pour reformuler une question de recherche, faire ressortir des concepts auxquels on n’aurait pas pensé, transposer du texte sous forme de tableau, concevoir des tests ou même imiter des styles. En recherche-création, cela peut s’avérer très utile, car l’expérimentation est infinie», ajoute-t-il.
D’autres formations à venir
Offerte en ligne et en présentiel, la formation est une initiation à ChatGPT. «Il y a une partie théorique, puis, pour explorer l’application, nous répartissons les gens en équipes, chacune ayant le loisir de réaliser l’un des exercices touchant à l’idéation, à l’aide à la recherche ou à l’analyse et à la révision», explique Boris Nonveiller.
La formation donnée les 3 et 16 octobre derniers a été un succès. «Il y avait 50 inscriptions pour chacune, autant des personnes enseignantes de l’UQAM et de l’externe que des personnes étudiantes de tous les cycles et de toutes les facultés, en plus de quelques membres du personnel», souligne Sophie Trolliet. On a ajouté deux autres dates: le 14 novembre (en présentiel) et le 22 novembre (en ligne).
En plus du site web et de la formation, il est possible d’écrire au Groupe de travail pour obtenir des réponses aux questions concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle en contexte académique.