Métamorphose à la Bibliothèque centrale
Par Pierre-Étienne Caza, Actualités UQAM
Devant les besoins grandissants de la communauté et les changements technologiques qui s’accélèrent, l’UQAM entreprend un ambitieux projet de transformation de sa Bibliothèque centrale, qui inclut la Bibliothèque des arts, la Bibliothèque des sciences de l’éducation et la Bibliothèque des sciences juridiques et politiques. Le projet Métamorphose vise à offrir de nouveaux environnements numériques, des espaces de travail collaboratifs transformés et connectés, des aires de socialisation et d’expérimentation ainsi que des laboratoires interdisciplinaires.
«Nous avons un rêve: celui de créer une bibliothèque contemporaine, caractérisée par l’innovation, la collaboration et l’ouverture. Ce lieu deviendra un véritable milieu de vie, d’études et de socialisation pour toutes les personnes qui fréquentent l’UQAM», affirme le recteur Stéphane Pallage.
«La métamorphose de la Bibliothèque centrale viendra renforcer l’esprit créatif et innovateur de l’UQAM, en modernisant la vision d’une bibliothèque universitaire, en plus de participer à la revitalisation des pavillons Hubert-Aquin, Thérèse-Casgrain et Paul-Gérin-Lajoie, et à la relance du Quartier latin», souligne pour sa part le vice-recteur aux Systèmes d’information Louis-Sébastien Guimond.
Une consultation élargie
«Les bibliothèques de l’UQAM ont besoin de se moderniser et le nom du projet n’est pas anodin, observe Frédéric Giuliano, directeur général du Service des bibliothèques. Nous assisterons bel et bien à une métamorphose de nos espaces, tant et si bien qu’à la fin du processus, ce ne sera plus la même bibliothèque, ni physiquement ni dans l’offre de services.»
On souhaite, notamment, diversifier les types d’espaces, d’ambiances et de mobiliers afin d’offrir à la fois des lieux de travail, de socialisation, de diffusion et d’expérimentation. On compte aussi miser sur l’ajout de baies vitrées pour faire entrer la lumière naturelle. Une analyse structurale sera également réalisée afin d’évaluer les possibilités que la bibliothèque ait pignon sur rue.
La nature détaillée de ces transformations, qui reste à définir, fait l’objet d’une consultation élargie menée auprès des membres de la communauté universitaire. «Ce sont les usagers et les usagères qui sont les mieux placés pour nous alimenter en fonction de leurs besoins. Cela nous aidera à mieux définir le projet», précise Frédéric Giuliano en invitant les personnes intéressées à participer à un sondage en lien avec les espaces de travail et les services offerts aux bibliothèques. La consultation comprendra également des rencontres ciblées avec des groupes étudiants, des membres du personnel enseignant ainsi que des membres du personnel cadre et de soutien.
À l’instar de l’équité, la diversité et l’inclusion, l’écoresponsabilité sera au centre des préoccupations et des valeurs du projet. Un groupe de travail se penchera sur cette question et ses recommandations seront prises en considération.
Une transformation numérique
Vouloir donner plus d’espace aux usagers et usagères de la bibliothèque centrale implique nécessairement de repenser l’organisation des collections. «Nos collections totalisent plus de 1,2 million de documents physiques, soit l’équivalent, en superficie, de trois terrains de football, révèle Frédéric Giuliano. Avec le projet Métamorphose, nous comptons diminuer cet espace de 50 %. Attention, cela ne signifie pas que nous élaguerons la moitié de nos documents. Nous en retirerons certains selon des critères précis, mais nous miserons également sur une densification de certains espaces d’entreposage et sur une transformation numérique.»
Les bibliothèques du XXIe siècle sont définitivement tournées vers le numérique. À preuve, 95 % du budget d’acquisition des bibliothèques de l’UQAM est dévolu aux ressources électroniques. «Cette transformation s’observe dans l’ensemble des bibliothèques universitaires, constate Frédéric Giuliano. Le comportement informationnel a évolué et il faut s’y adapter. Les usagers et usagères empruntent de moins en moins de documents sur support papier. En parallèle, nous bonifions sans cesse nos abonnements numériques afin de demeurer à la fine pointe de ce qui se publie, ce qui est crucial pour soutenir la recherche et la création.»
Mettre en valeur l’unicité de certaines collections
Le passage au numérique ne doit toutefois pas faire oublier que l’UQAM possède, en plus des documents conservés précieusement au Centre des livres rares et collections spéciales, certaines collections uniques au Canada, telles que la collection de la bibliothèque de l’École des beaux-arts de Montréal, la collection Pouchet et la collection Autochtonie. «Une bibliothèque est un lieu de découverte, mais on ne peut pas découvrir ce que l’on ne voit pas, note le directeur général. Il faudra donc s’assurer de mettre en valeur ces collections en facilitant leur accessibilité. Par exemple, nous avons une collection de catalogues d’art d’une grande richesse. Or, il faut réfléchir aux espaces pour consulter ce type de documents, souvent de grands formats volumineux.»
Toutes les idées sont les bienvenues
Frédéric Giuliano a hâte de prendre connaissance des résultats de la consultation. Les idées ne manqueront pas, il en est convaincu. Serait-il envisageable, par exemple, qu’un café s’installe au sein de la bibliothèque? «Tout à fait! Les bibliothèques où l’on ne peut ni manger ni boire un café sont d’une autre époque. Je le répète: toutes les idées soumises mériteront réflexion.»
Il est dès à présent possible de faire un don à la Fondation de l’UQAM pour le projet Métamorphose en cliquant sur le bouton «Faire un don» qui apparaît sur le site.
Des bornes de prêt en libre-service
Un nouveau service de prêt en libre-service sera déployé progressivement au cours de l’hiver 2024 à la Bibliothèque centrale, à la Bibliothèque de musique et à la Bibliothèque des sciences afin de favoriser l’autonomie des usagers et usagères qui empruntent des ouvrages imprimés.
Une fois les bornes installées, une période de rodage permettra de tester l’équipement et de mesurer l’adhésion ainsi que la satisfaction de la communauté à l’égard du nouveau service.